Merci a Yannick ROME.
De 1914 à 1915, basé à Malte, le Léon Gambetta opère en mer Adriatique, participant au blocus de la Marine austro-hongroise, dans la 2e escadre légère du contre-amiral Victor Baptistin Sénès.
Le 27 avril 1915, le croiseur Léon Gambetta, commandé par le capitaine de vaisseau André, mais à bord se trouve aussi le contre-amiral Sénès, est torpillé par deux fois par le sous-marin autrichien U.5 commandé par le commandant Von Trapp à l’entrée du canal d’Otrante en mer Adriatique à quatorze milles nautiques du cap Santa Maria di Leuca (Pouilles, côte italienne).
Le navire, venant de Malte, devait protéger les cargos chargés de ravitailler le Montenegro. Le bâtiment prend rapidement de la bande. Un seul canot peut être mis à l’eau. Les Allemands prennent une photo du bateau évacué.
Le canot est prévu pour 58 hommes, mais 108 marins parviennent à y prendre place, et comme le temps est beau, ils font route aussitôt vers la côte italienne. Il est 2 h. Le canot atteindra miraculeusement le village de Santa Maria vers 8 heures du matin. L’alerte aussitôt donnée, de Tarente et de Brindisi, des torpilleurs se portent sur les lieux du drame. Des 500 hommes qui se trouvaient à l’eau à minuit, ils ne retrouvent que 29 survivants épuisés (soit en tout 137 survivants). On ne retrouve aucun officier. Le capitaine de vaisseau André et l’amiral Senes sont parmi les 684 morts (dont 92 finistériens) parmi les 821 officiers et hommes d’équipage on dénombre 3 soldats nés à Séné mort en ce jour du 27 avril 1915.
La presse morbihannaise annonce la nouvelle.
Les secours parviendront à sauver 29 naufragés, et retrouveront ce jour-là 58 morts, dont l'amiral Sénès.
Les victimes seront enterrées solennellement à Castrignano del Capo, commune la plus proche du promontoire de Santa Maria di Leuca, en présence de survivants, de la population locale, et de représentants de l'état italien. Depuis, on leur a érigé une chapelle, à Castrignano del Capo.
Les 3 Sinagots disparus en mer lors du torpillage du "Gambetta".
LE DERF Vincent : 26/10/1877 - 27/04/1915
L'état civil de Séné nous apprend que Vincent Marie LE DERF est né au village de Kerarden le 26/10/1877. Au dénombrement de 1911 ses parents sont toujours domiciliés à Séné.
A l'âge de 25 ans il se marie à Lorient le 23/01/1902 avec Marie-Cécile Guillemot commerçante. Lui est Quartier Maître Torpilleur sur " Le Guédon".
Sa fiche de matricule ne nous renseigne pas sur ses états de service avant son embarquement sur le "Gambetta" où il officie également en tant que Mâître torpilleur.
LE FRANC Vincent Louis Marie : 19/07/1895 - 27/04/1915
A sa naissance à Moustérian le 19/07/1895, le père de Vincent Louis Marie LE FRANC est décédé sans doute pendant la grossesse de sa femme,
Celle-ci, Marie-Anne née Le Franc va vivre chez ces parents comme l'atteste le dénombrement de 1911.
Trois générations cohabitent, les grand-parents maternels, la jeune veuve mère de son unique enfant Vincent Louis Marie.
Celui-ci entame sa vie professionnelle en octobre 1908 comme mousse sur un canot.
Sa fiche de matricule ne nous renseigne pas et seule la fiche issue du site "Mémoires des Hommes" mentionne sa mort lors du torpillage du "Gambetta" en tant que matelot de 3° classe. Information bien sûr annoté sur sa fiche d'inscrit maritime. Il est à bord du Gambetta quelques jours après la mobilisation, le 11/08/1914.
Ainsi, ce jour du 27 avril 1915, Marie-Anne perd son unique enfant célibataire qui allait avoir 20 ans. Son nom figure sur le monument aux morts de séné.
PIERRE Édouard Vincent Marie : 29/08/1896 - 27/04/1915
Pas étonnant que le jeune Edouard Vincent Marie PIERRE, né à Moustérian d'un père marin, s'engage à l'âge de 16 ans dans la Marine.
Sa mère ménagère a mis au monde en ce 29 août 1896 deux jumeaux Edouard et Julien Joseph.
Edouard sera tout à tour "apprenti marin" en septembre 1912, puis matelot canonnier de 2° classe en août 1913 et lors du torpillage il s'est hissé matelot canonnier de 1ère classe. Il n'a pas encore 20 ans quand il disparait en mer alors à bord du "Gambetta". Son nom figure sur la liste gravée du monument aux morts de Séné.
Quant à son frère jumeau ? Sa matricule nous indique qu'il s'est également engagé le 25/09/1912 dans la marine. Son destin ne sera pas dramatique. Julien Joseph Marie PIERRE - qui a sans doute été mobilisé - se mariera en 1922 et décèdera à Port Louis en 1973.
http://www.amedenosmarins.fr/le-leon-gambetta-une-tragedie-oubliee.html