Marins de Séné
- LIVRE: Les Cap-Horniers de Séné
- Les marins péris en mer sous l'Ancien Régime
- Sinagotes noyées en mer
- LIVRE : Les marins de Séné sous le joug de la Monarchie
- Les derniers péris en mer de Séné
- A la mémoire des Sinagots et Sinagotes péris en mer
- Hommage aux pêcheurs Sinagots disparus en mer
- Sinagots naufragés de la marine marchande
- Hommage aux marins de Séné (texte)
- 30 Septembre 2018 : hommage aux marins à Port-Anna
Luc Brulais, historien amateur de Séné a écrit de nombreux ouvrages exclusivement consacrés à l’histoire de Séné, vient de publier deux nouveaux ouvrages. Le premier, Marins de Séné, tome 1, fait 457 pages. Il sera vendu uniquement sur commande.
"J’ai choisi de présenter ce premier tome sous la forme d’un dictionnaire avec tous les patronymes classés par ordre alphabétique,
explique Luc Brulais. Certaines familles sinagotes ont donné plus de vingt, voire cinquante hommes à la pêche sinagote. Il y a quelques femmes aussi. J’ai travaillé à partir des fiches matricules de la Marine qui sont maintenant numérisées et accessibles sur internet. J’ai récolté des photos, des témoignages. On peut trouver tous les embarquements des marins. Mais la tradition orale reste très importante pour donner de la saveur à mes livres.
Le second tome, Les Cap-Horniers, rappelle cette page d’histoire des marins de Séné au long cours. Je me suis aperçu que beaucoup de Sinagots avaient navigué sur de grands voiliers qui ont passé le Cap Horn. Sur ces 101 Cap-Horniers sinagots, neuf ne sont jamais revenus et cinq autres se sont noyés par la suite.
On peut acquérir ce second tome par l’intermédiaire de l’association les Amis de Port-Anna, au prix de 20 €. On peut l’obtenir Aux joyeux Sinagots, à Cadouarn, et à la galerie Stal Arzou, au Poulfanc.
Les documents attestant la mort en mer d'un habitant de Séné avant la Révolution sont rares. Tout au long de son magistère, le recteur Pierre Le Névé s'est révélé un excellent officier d'état civil, ne manquant pas d'inscrire dans ces registres les noms de tous ses ouailles disparues Il ajoute parfois des précisions permettant à l'historien amateur de mettre à jour un Sinagot péri en mer.
Tel est le cas de Nicolas MARTINEAU [ca 1711-8/9/1734] "qui a eu le malheur de se noyer dans la mer" le 8 septembre 1734 à l'âge de 23 ans. Le recteur précise que l'inhumation fut réalisée "avec la permission de Monsieur Bourgeois, [qui réside à Limur] lieutenant général de l'Amirauté".
Le 11 septembre 1736, Jean MAHE [ca 1718-11/9/1736], âgé de 18 ans, mousse sur L'Union de Pénerf, se noie dans la rade de Conleau. Le recteur procède à l'inhumation après l'avis du Procureur de l'Amirauté, Pierre de l'Espinay.
Avec l'accord de l'Amirauté, le recteur procède à l'inhumation de Pierre MORVAN [1703-26/5/1738] dont le corps a été "trouvé à la coste de l'Isle Logodec et qui s'est noyé par un pur accident avec les deux garçons de son bord en venant dans son canot de la rade de Locmariaquer au village de Langle, lieu de son domicile". Le fils d'un charpentier de marine de Séné était effectivement marié à Julienne Machot et père de 4 filles.
On retrouvera Mathurin LE FUR [ca 1721-26/5/1738] l'un des deux gars qui accompagnait Pierre Morvan "mort le jour précédent à la coste de la mer près le village de Penbos et l'Lisle de Boëdic. Comme son patron, il était originaire du village de Langle.
En ce mois de mai 1742, on procède à l'inhumatiopn du "corps de défunt Olivier Le Grégam [ca 1707-28/5/1742], du village de Monsara, âgé d'environ trente cinq ans, malheureusement noyé dans la mer en peschant .
En cemois d'été de 1790, le jeune Louis PIERRE [6/1/1780-5/7/1790], fils d'un pêcheur de Langle, calfat, charpentier et patron de chaloupe, s'aventure dans le passage entre la cote de Séné et l'Isle de Bouëte; où l'on suppose qu'il s'envasa et péri à la marée montante.
Jeanne PALUD, pêcheuse de Cariel, noyée près de Boëd -1841
On retrouve bien l'acte de naissance et de décès de Jeanne PALUD [3/10/1798-21/5/1845] dans les registres d'état civil numérisés sur le site des Archives du Morbihan. Un site de généalogie nous confirme que Jeanne était l'épouse de Joseph NIO. [1794-1865]. La famille aura 6 enfants; L'aînée, Joseph NIO [6/7/1820-14/2/1841] décèdera pendant son service militaire à l'hôpital de Lorient alors qu'il est affecté sur le navire Jemmapes. Trois autres de ses enfants mourront en bas âge: Vincent à 6 ans, Marie Françoise à 3 ans, Marie Jeanne à 19 mois. Pierre et Joseph arriveront à l'âge adulte et se marieront.
Jeanne TREHONDART, tombée à la mer aec son père Légionnaire -1859
Alors que l'ancien combattant de Crimée était sorti en mer pour une pêche aux huîtres, avec ces deux filles, Jeanne et Françoise, lui et sa fille Jeanne TREHONDART [5/6/1844-9/3/1859] se noyèrent le 31 janvier 1859 près de La Garenne et Montsarrac. Le corps du père fut retrouvé le 5 février près de la Garenne et celui de sa fille, le 9 mars près de Brouel.
Marie Françoise DORIOL, périe en mer à Port-Navalo -1865
En ce jour, le 29 janvier 1865, Vincent LE DORIOL est sorti en mer à l'entrée du Golfe du Morbihan, quand un chasse-marée entre en colision avec son bateau qui sombre au large de Port-Navalo. Si il a pu être sauvé, sa fille, Marie Françoaise, qui l'accompagnait pour cette sortie de pêche, se noiera. Son corps sera retrouvé près de Gavrinis en Baden. Elle était célibataire. Ces parents eurent au moins trois enfants. Vincent décédé à l'âge de 1 an, Marie Louise, et Marie Jeanne, décédée à l'âge de 20 ans des suites de son accouchement d'une enfant nommée Marie Vincente qui décèdera à l'âge de 2 ans.
Marie Julienne PIERRE de Cadouarn, tombée à la mer entre les îles d'Arz et d'Ilur - 1865
A la lecture des actes de décès de Marie Juliennne et Vincent Pierre, on comprend que le père marin pêcheur et sa fille âgé de 27 ans sont morts accidentellement en mer, entre les îles d'Arz et d'Ilur. Les corps furent retrouvés à deux dates distinctes, Marie Julienne, le jour de la noyade à Montsarrac et son père le 11 avril près du Rohu. Sa mère, désormais veuve, Mme Marie Françise MARTIN, avait perdu en bas âge 4 enfants. Seul, son fils ainé Patern se mariera.
Perrine BROHAN, pêcheuse de Kerdavid, noyée accidentellement -1865
Perrine BROHAN [19/5/1798-11/7/1865] avait épousé un marin de Kerdavid, Jean Marie LE GALLIC en 1823, dont elle a eu un enfant vivnat qui s'est mariée en 1836.
La jeune mariée Marie Anne MORICE se noit avec son époux - 1869
Marie Anne MORICE [21/2/1850-29/1/1869] venait juste de se marier le 10/1/1869 avec Vincent PLUNIAN [17/02/1844-29/1/1860] quand ils participèrent au large de Penerf à la pêche aux huitres sur leur chaloupe La Provence. Un fort coup de vent à jeté les chaloupes sur la côte de Betahon en Ambon et ils se noyèrent.
Jeanne Marie PIERRE se noie à la Pointe d'Arradon - 1877
Cet acte de décès, repéré sur le site des archvies du Morbihan, nous indique que Jeanne Marie PIERRE [22/4/1860-5/1/1877] est décédée accidentellement à la mer en face la pointe d'Arradon. Un autre acte de décès précise qu'elle était en compagnie de son père Julien Marie PIERRE [22/7/1827-5/1/1877] qui périt le même jour noyé.
Marie Vincente CALO, tombe à la mer lors d'une pêche en fraude - 1879
Tragique destinée que celle de Marie Vincente CALO [3/5/1835-24/11/1879] . A l'âge de 25 ans, cette jeune femme issue d'une famille de pêcheurs de Kerarden, se marie le 11/11/1860 avec Jean Pierre Le Barro [13/10/1817-14/5/1875] dont elle aura 3 enfants: Pierre Marie, Marie Louise et Louis Marie. Son mari décède en 1875.
Elle se remarie le 21/11/1877 avec Patern MALRY [4/11/1828-14/1/1879], déjà veuf de sa 1ère épouse. Il lui donnera 2 enfants, Patern et Louis Marie. Ce second mari se noie en janvier 1879 au large de Boëd. Veuve pour la deuxième fois, Vincente CALO a à sa charge, 4 enfants, Pierre Marie âgé de 16 ans, Marie Louise âgée de 14ans, Patern, âgé de 1 an et le petit Louis Marie qui décèdera à 3 mois en septembre 1879.
Contrainte sans doute par la misère des temps, elle s'embarque aec François Louis CADERO et Julien LEFRANC, marins pêcheurs de Séné, pour aller pêcher en fraude des huîtres au large des îles Drenec. Repérée par la patrouille des gardes pêches de Béluré, l'embarcation tente d'échapper au contrôle et chavire. Le corps de Mme CALO, veuve Malry et veuve Le Barro, sera retrouvée près de la Pointe d'Arradon. Ses compères Cadéro et Lefranc se noieront également.
Louise LE ROCH, tombe à la mer - 1884
Ce jour du 27 décembre 1884, le marin patron Julien LE FRANC [8/3/1824-3/6/1891] transporte une cargaison de chaux vers Quiberon en compagnie de sa femme Louis LE ROCH [10/2/1833-27/12/1884]. Le chargement de chaux allourdit le bateau et rend les manoeuvres difficiles. Sans que l'on sache comment, son épouse tombe à la mer, non loin de la pointe des Lions de l'île d'Arz et personne ne parviendra à la sauver.
Marié le 14/7/1857, la famile accueille Marie Thérèse en 1858 qui se mariera, puis Marie Françoise en 1859 qui se mariera et Louis Marie en 1861 qui se mariera également. Par la suite, les époux Le Franc auront 6 enfants entre 1862 et 1879 qui décèderont tous en bas âge.
Jeanne Louise LE BLOCHIC, la passeuse se noie à Conleau - 1906
Jeanne Louis LE BLOHIC [1/1/1854-12/9/1906] s'est mariée le 21/10/1873 avc Pierre Louis MORICE. Ils seront les premiers bateliers et passeurs entre Bellevue et Conleau. Elle était la belle-soeur de Marie Josèphe MORICE, l'épouse de Jean Marie LE GUIL, autre couple de passeurs à Séné.
Joséphine et Héloise LE FRANC se noient dans le Golfe avec le jeune Alexandre - 1915
Ces deux articles permettent de connaitre comment LE FRANC Alexandre Louis Marie [15/01/1905 Kerdavid 27/05/1915] et sa soeur LE FRANC Joséphine Marie Louise [4/12/1899 Cadouarn 27/05/1915] périrent noyés au large du Logeo avec leur tante CLERO Marie Héloïse [13/11/1893 Cadouarn 27/05/1915].
L'article ne dit pas que la mère des enfants, Marie Mathurine CLERO [18/11/1879-17/03/1918] est décédée avant guerre et que le père des enfants, Alexandre LE FRANC est incorporé au 6° Régiment d'Infanterie Coloniale depuis janvier 1915.
Le grand-père CLERO Jean Marie, est quant à lui veuf et ses garçons sont mobilisés. Le corps de son petit-fils âgé de 10 ans sera retrouvé sur le rivage le 11 juin 1915.