Les peintres à Séné
Un tableau, un peintre : Alcide LE BEAU
Alcide E BEAU, 1872-1943, peintre paysagiste, de scènes de genre, aquarelliste, dessinateur.
Le tableau : Calvaire et voiliers dans le Golfe du Morbihan Détrempe sur toile, rentaoilée, signée en bas à droite.
36 x 46 cm.
Le peintre a représenté la croix de Bellevue surplombant le goulet de Conleau. On reconnait derrière la cale , l'actuel bar Le Corlazo.Au second plan, le bois de Conleau qui existait avant la Première Guerre Mondiale. Il sera abattu pendant la guerre. On devine au premier plan des bateaux sinagots aux voiles carrées en contre-bas de la butte. Sur la droite la rivière du Vincin.
Alcide Marie Le Beau est né le 29 juillet 1873 à Lorient. Il décède le 12 août 1943 à Sanary sur Mer (Var). Il étudie au collège des jésuites à Lorient puis à Vannes.
En 1890, il part à Paris avec sa mère.
Lié à Henri Matisse, Raoul Dufy ou encore Albert Marquet, bien que vivant à Paris, Le Beau peint en Bretagne mais également lors de séjours sur la Côte d'Azur, en Corse et en Sicile
Peintre de paysage et de scènes de genre, Alcide Le Beau est autodidacte et manie aussi bien la technique à l'huile que l'aquarelle. C'est un artiste rare dont la touche rapide et tourmentée, et les formes vibrantes traduisent un lyrisme qui lui est propre. Son intimité avec la nature s'exprime tantôt dans une matière épaisse aux couleurs éclatantes, tantôt dans une matière lisse aux couleurs délavées et aux formes synthétisées.
Alcide Le Beau est particulièrement sensible à la vision intellectualisée des Maîtres de Pont Aven qui ont bercé sa jeunesse. Il fait partie de l'avant-garde aux cotés des plus grands noms du mouvement fauvisme. Artiste brillant, il est reconnu par la critique et par les marchands les plus clairvoyants.
Artiste peintre de l'école de Pont-Aven, il expose depuis 1902 au salon des indépendants, puis chez Berthe Weill dès 1903. Il fait partie de la Cage aux fauves du Salon d'Automne de 1905 avec Albert Marquet, Henri Matisse, Georges Rouault, Maurice de Vlaminck, Othon Friesz, André Derain.
L'artiste participe aussi à des expositions collectives à la galerie Berthe Weill à Paris en 1903-1904, avec Raoul Dufy et Henri Matisse. Sa notoriété s'accroît considérablement et de nombreuses expositions lui sont consacrées en France ainsi qu'à Saint-Pétersbourg.
En 1906, une exposition chez Vollard le révèle définitivement et le propulse sur le devant de la scène.
En 1907, la galerie Druel organise une rétrospective de sa période fauve où sont présentées une quarantaine de ses toiles. Alcide Le Beau parvient à capter les atmosphères par le biais d'une palette chromatique proche de celle de Gauguin et de Van Gogh. Pour lui, la couleur ne sert que de support à une retranscription progressive et atténuée de l'effet primaire observé chez les fauves. Il recherche une dimension spirituelle et expressive dans ses oeuvres des années 1906 à 1908 qui correspond à l'apogée de son art. C'est à cette époque qu'il peint ses paysages de Corse, ainsi que ses vases ; sujets tirés des opéras de Wagner.
Il expose ensuite à la Galerie Durand-Ruel en 1911. Il est le compagnon de l'artiste peintre Irène Reno (née Rena Hassenberg) avec qui il participe, en octobre 1912 à la Galerie de La Boétie, au Salon de la Section d'Or.
Lors de la Grande Guerre, l'artiste est mobilisé puis réformé en décembre 1914, réforme confirmée en avril 1915. Il part vivre en Suisse.
Il participe à la grande exposition d'art français à Genève à la Galerie Moos en 1918 et à la Kunsthalle de Berne en 1939.
Plusieurs galeries parisiennes exposent son travail de son vivant. Son œuvre est marquée par le japonisme, le synthétisme de l'école de Pont-Aven et le postimpressionnisme, notamment dans sa composante divisionniste.
Expositions :
Musée des beaux-arts de Pont-Aven, 1992-1993.
Bibliographie : Robert Hellebranth, Anne Burdin, Alcide Le Beau 1873-1943, éditions Matute, 1988, Paris ;
Alcide Le Beau, 1873- 1943, Musée de Pont-Aven, 2 octobre 1992- 3 janvier 1993 ;
E. Bénézit, tome 8, pages 374-375.
Rue Alcide Le Beau,à Lorient, située dans le quartier du Manio, elle relie la rue Duliscouët à la rue du Manio
Quelques oeuvres de l'artiste :
Un tableau , un peintre : Edmond DAYNES
Edmond Daynes est un artiste peintre français né le 6 juillet 1895 dans le 5e arrondissement de Paris et mort le 19 septembre 1986 à Compiègne.
Le tableau : Grand rue à Séné, Huile sur isorel signée en bas à gauche 33.5 x 41 cm
Le peintre a figuré la "grand rue" de Séné, aujourd'hui rue des écoles. Au dernier plan, le clocher de l'église Saint-Patern et la rosace de son abside. Au fond de la rue, la maison à l'angle, ancienne maison du forgeron Dauber, dont on voit le pignon sans fenêtre. Elle sera détruite lors de la création de la place Floresti.
Edmond Jean Pierre Daynes naît du mariage de Victor-Jean Daynes (1854-1938), peintre et lithographe natif de Colmar et habitué du Salon des Indépendants, et de Pauline Adèle Dejarny (1858-1904), dentellière native de Champs-sur-Marne. Sa grand-mère paternelle est l'artiste dramatique Brigide Daynes-Grassot (1832-1926, sa sœur aînée la peintre et illustratrice Suzanne Daynes-Grassot (1884-1976).
Edmond Daynes est l'élève de Henri Morisset. Installé en 1925 au 115, rue Bolivar dans le 19e arrondissement de Paris, il épouse le 2 septembre 1929 Blanche Leyris à Gan (Pyrénées-Atlantiques), puis en secondes noces, le 1er octobre 1949, Reine Marguerite Perdu à Saint-Jean-aux-Bois où il va résider dans un second temps.
Particulièrement attaché alors au département de l'Oise, il est membre (il en sera vice-président) de la Société pour la protection de la forêt de Compiègne. Sa peinture de paysages offre en privilégié des vues de villages de l'Oise (Saint-Jean-aux-Bois, Morienval, Croutoy, Villeneuve-sur-Verberie), mais également de Bretagne (Perros-Guirec, Guilvinec, ports du Pays Bigouden), de Normandie (Honfleur) ou des Vosges (L'église de Rainville).
Les traits d'Edmond Daynes nous sont restitués dans un portrait brossé par Madeleine Baillat que conserve le Musée Antoine Vivenel de Compiègne.
Expositions
- Salon des indépendants, Paris, ses participations commençant en 1931 pour s'étendre sur plus de cinquante ans.
- Salon des artistes français, Paris, à partir de 1935, membre du jury en 1967, membre du comité en 1968.
- Claude Robert, commissaire-priseur, vente des ateliers de Maurice Martin et Edmond Daynes, Hôtel Drouot, Paris, 27 mars 1969.
Collections publiques
- Musée Antoine Vivenel, Compiègne, seize toiles dont : Saint-Jean-aux-Bois[6], La route de Saint-Jean-aux-Bois sous la neige, L'église de Croutoy près de Cuise-la-Motte, La grande rue de Villeneuve-sur-Verberie (50x65cm), Paysage - église du Compiégnois (46x65cm), Ferme dans la campagne, Poste forestier de Sainte-Perine, Poste forestier des Fortes Haies, Le quai de Perros Guirec, Vue d'un port de mer, Portrait de femme peintre (61x50cm), Portrait de peintre (65x50cm), Portrait de femme assise un livre à la main (73x92cm), Portrait d'homme, Académie d'homme[10].
- Mairie de Saint-Jean-aux-Bois, Le boulanger Roger Levert[11] avec son cheval distribuant du pain à Malassise, huile sur toile, vers 1960[12].
- Musée du Domaine départemental de Sceaux, deux toiles : Église de Fromonville et Maison de garde à Compiègne.
Prix et distinctions
- Médaille d'or du Salon des artistes français, 1964.
- Prix Corot, 1964.
Un tableau, un peintre : Pierre CHEVILLARD
Pierre Chevillard, le sculpteur des milles saints (texte original de Hervé PIEL)
Peintre, sculpteur, Pierre Chevillard était aussi un conteur inépuisable et une mémoire du Pays de Saint-Thurial et de ses habitants.
Pierre nait en 1908 à Monterfil*, son père, boucher, s’est marié avec Félicité Mehault, veuve Soufflet. Son père sera mobilisé dans un régiment d’artillerie dès 1914 et reviendra dans ses foyers après la guerre. Sa mère lui donnera un frère en 1917, Lucien*. La famille est pointée lors du dénombrement de 1921**. Le commerce semble prospère et emploie un garçon boucher et accueille un enfant.
Après des études au lycée Saint-Martin de Rennes, son goût pour le dessin s'affirme et il devient graveur chez Oberthur.
Lors du recensement de 1936, la famille est pointée à Monterfil, Pierre déclare la profession de dessinateur.**
Des soucis de santé l'amènent en convalescence en 1939 chez sa tante maternelle Méhault épouse Buhon, à Saint Thurial. Il apprécie au plus haut point la commune...et l'une de ses habitantes, Anna Valentine LECOQ, née à Saint-Gilles, qui travaille comme couturière chez une autre tante, Clémentine Méhault**. Il se marie en 1941 et partage désormais son temps entre le commerce et la peinture.
Il expose en décembre 1943 à la Galerie Jobbé-Duval de Rennes. En mai 1944, il expose à nouveau dans cette galerie. En janvier 1948, il expose au Salon des Artistes Français à Paris et présente deux toiles, Kergroix en Saint Pierre de Quiberon et Le Printemps.
Etabli à Saint-Thurial, il est conseiller municipal en 1947.(4)
Les dimanches et les jours d'été, il embarque sa femme leurs enfants Jean-Luc (1943) et Chantal (1947) dans la petite quatre-chevaux verte, et file vers les petits coins perdus du Finistère et du Morbihan qu'il affectionne. Chapelles, pardons, intérieurs d'églises et petits ports colorés défilent sous ses pinceaux et ses couteaux, puis se vendent comme des petits pains dans les galeries de Rennes et Dinard. Il n'oublie pas de peindre les paysages et les fleurs sauvages des champs de Saint-Thurial qui s'offrent à ses yeux en permanence, ni les gens du pays avec qui il aime bavarder, comme la mère Vieuville filant la quenouille à la Ventrée, un bouc bien cornu à ses côtes.
Il côtoya des artistes comme Charles Nietzsche, Pierre Aubin et Pierre Thézé (4).
Cependant, un autre art sortait de ses mains, des centaines de statues de Vierges et de saints - bretons la plupart- sculptés dans le bois ou dans la pierre. C'était son jardin secret, qu'il ne montrait qu'aux amis, dans sa maison, et qu'il ne vendait pas. Une fois et une seule, en 1985, cédant aux sollicitations de René Barbedor et du recteur Jean Hubert, il accepta de les exposer dans l'église. Les innombrables visiteurs ont encore en tête l'émerveillement ressenti devant ces processions de saints et de vierges. Des célébrités comme sainte Anne et saint Yves, ou des inconnus comme saint Ahan, réputé guérir les rhumatismes : ses mains aimaient à faire renaître dans le bois ces "sans-grade" de l'ancestrale dévotion armoricaine. A ses yeux, ces statues n'étaient pas seulement des objets d'art. Il connaissait sur le bout des doigts la légende de chacun et, une fois lancé, il pouvait en parler des heures, comme on parle d'êtres familiers, et les rendre vivants à son auditoire captivé.
Car Pierre Chevillard était aussi une mémoire et un conteur né. Mémoire du pays, mémoire des gens simples d'ici, morts ou vivants, mais toujours présents quand il en parlait, son récit malicieux rebondissant d'anecdote en anecdote comme on toque un caillou sur le chemin. C'était sa façon à lui d'exprimer sa passion inépuisable pour le pays et pour ses habitants. En 1951, avec l'abbé Guérin, il entreprit le roman de La Poule noire sur fond d’azur pour conter l'histoire de Saint Thurial qui fut publié dans le bulletin paroissial puis réédité dans le bulletin municipal de la commune.
La voix de Pierre Chevillard s'est éteinte le 27 décembre 1991, elle manque encore à beaucoup.
Bibliographie
*Acte d’état civil
**Dénombrement archives départementale d’Île et Vilaine
- 1943/11/30 Ouest-Eclair
- 1944/05/25 Ouest-Eclair
- Catalogue Salon des Artiste Français BnF Gallica.
- 1992 Bulletin municipal Hervé PIEL
- Quelques oeuvres de Pierre Chevillard :
Course de cyclo-cross hst 50x61 cm
Marins et bateaux, hst 50x80 cm
La Chapelle de Saint-Vio, huile sur panneau isorel, 25x35 cm