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jeudi, 29 novembre 2018 18:37

BRIANT de LAUBRIERE, marin & yachtman 1854-1928

Maurice François Marie BRIANT de LAUBRIÈRE [1854 - 1928] est né le 20 septembre 1854 à SÉNÉ. Il est décédé le 19 juillet 1928 à CONCARNEAU (Finistère), où sa notoriété est bien plus grande.

Les Sinagots sont accueillant et reconnaissant de tous leurs ressortissants même ceux qui comme Vitalien Laurent ont quitté la commune, la paroisse dans leur jeune âge.

Qui était donc ce Sinagot et quel est son parcours ?

Les registres de l'état civil nous permettent de confirmer sa naissance à Saint Laurent en Séné. Sa mère n'est autre qu'un membre de la famille CHANU de Limur. (Lire Histoire du Château de Limur).

BRIANT de LAUBIERE 1854

Cet arbre généalogique nous montre le lien des BRIANT de Laubrière avec les CHANU de Limur.

BRIANT de LAUBIERE genea

Maurice BRIANT de Laubrière deviendra enseigne de vaisseau dans la Marine de la Troisième République et participera à la fondation du Yacht Club de France comme nous allons le découvrir.

Remerciement à ecole.nav.traditions.free.fr pour la reproduction de leur texte illustré et enrichi.

Issu d’une famille de Quimperlé fixée au XIXème siècle à Quimper puis à Loctudy, Maurice BRIANT de Laubrière naquit à Séné le 20 septembre 1854 sur les bords du golfe du Morbihan. Après ses études secondaires au Lycée Impérial de Lorient, très attiré par la mer et la navigation, il fut admis à l’Ecole Navale de Brest en 1871 qui lui fit faire, avec sa promotion, l’exaltant et traditionnel tour du monde à bord du Navire-Ecole le Borda.

BRIANT Navire ecole Borda ex valmy

Le Borda (ex-le Valmy) entre son annexe le Bougainville (au premier plan) et la Bretagne, vaisseau-école des apprentis marins.

Il devient aspirant le 5 octobre 1874 et Enseigne de Vaisseau le 1er décembre 1877. Cette fonction dans la Marine Nationale l'amènera à commander le 1er janvier 1879 la corvette "EUMÉNIDE" à LORIENT. Il navigua sur les principales mers du globe jusqu’au mois d’octobre 1880.

Il avait 26 ans et demi quand il démissionna de la Marine Nationale, désirant se consacrer entièrement à la plaisance qui fut la grande passion de sa vie et qu’il contribua à développer sur nos côtes et au sein de l’Union des Yachts français – futur Yacht Club de France – dont il fut l’un des membres fondateurs en 1891.

Pour aller plus loin : Un yachtman de la belle époque : Maurice de Laubrière (1854 – 1928)

Il résidait à Roz ar Had puis, après la mort de son père, au manoir de Briemen situé également sur la baie de Loctudy
En 1884, sous l’impulsion de Maurice de Laubrière et du Comte Arthur de Coëtlogon, propriétaire de la Forest en Loctudy, les premières régates voient le jour ainsi que la « Société des Régates de l’Ile-Tudy » pour bateaux de pêche et de plaisance, qui deviendra plus tard le Yacht Club de l’Odet.
En 1884 il en est secrétaire avant d’en prendre la présidence pour la période 1892-1896, et participe aux rencontres nautiques disputées en Bretagne Sud à bord de son yacht de dix tonneaux le « Saint-Tudy », acquis en 1887.
A noter aussi la publication par Maurice BRIANT de Laubrière d’un petit ouvrage intitulé « Traité d’astronomie et de navigation à l’usage des Yachtmen »

BRIANTdeLAUBRIERE
En 1900, alors qu’une assez grande anarchie règne dans la compétition, Maurice BRIANT de Laubrière et quelques autres yachtmen expérimentés fondent le « Comité des Coupes de Bretagne » (CCB) visant :
- à unifier les règles de jauge et de course en Bretagne Sud en adoptant celles du Yacht Club de France ;
- à organiser chaque année l’échelonnement des régates dans cette zone ;
- à créer les coupes de Bretagne ;
- à développer les liens d’amitié et d’estime entre les concurrents encore peu nombreux.

Sous la présidence de Maurice BRIANT de Laubrière, devenu membre du conseil du Yacht Club de France, ce programme fut très vite réalisé par le Comité des Coupes de Bretagne.
Mais c’est au cours des années 1906 et 1907 qu’il put donner la pleine mesure de ses capacités et accéder à la notoriété nationale.
En 1906, camouflet pour l’orgueil français, la Coupe de France avait été conquise par les Allemands devant Trouville.
Un défi fut lancé aux vainqueurs et la revanche fut minutieusement préparée par Maurice de Laubrière, bien déterminé à reprendre la coupe l’année suivante avec un équipage breton. Il mit sur pied un « Comité breton de la Coupe de France » chargé de réunir les fonds, de faire construire le yacht de 10 tonneaux de jauge et de recruter l’équipage.
Le richissime James de Kerjégu, propriétaire du château de Trévarez, fut nommé président du Comité.
Sur les plans de l’architecte Talma Bertrand le challenger baptisé Ar Men fut construit par le chantier Luce et Houllier du Havre et fut servi par un excellent équipage de marins professionnels du Dourduff près de Morlaix sous la conduite du célèbre Jean Feat prêté par le roi d’Espagne dont il barrait superbement les voiliers.
L’entraînement de l’équipage – en compétition avec le yacht Suzette – se fit au large du Havre sous la surveillance de Maurice de Laubrière, puis au large du port allemand de Kiel. L’Armen était un voilier de16,46 mètres hors tout, soit 11,07 mètres à la flottaison, doté d’une voilure de 186,75 m² et d’un lest en plomb de 5,5 tonnes.
Le yacht allemand Felca adversaire de l’Ar Men présentait des caractéristiques très voisines.
L’équipage de l’Ar Men se composait de sept hommes presque tous bretons : Jean et Vincent Feat, Jean Beuzit, Alain Abraham, Ernest le Fébure, François Gouzien et René Riou, ces deux derniers originaires de l’Ile-Tudy. Maurice de Laubrière fut le parrain du yacht et la marquise de la Ferronays la marraine.
La Coupe de France se disputa les 22 et 24 juin 1907 en deux manches au large de Kiel et l’Ar Men l’emporta brillamment en battant le yacht allemand Felca par plus de 5 et de 11 minutes respectivement sous les yeux du Kaiser Guillaume II.
Les souscripteurs du Comité breton reçurent des souvenirs, médailles et objets frappés du guidon de l’Ar Men, un pavillon mi-bleu mi-rouge portant une grande hermine blanche.
Le retentissement en France de cette victoire fut grand et, dans le contexte politique de l’époque, dépassa le cadre purement sportif.

Pendant la guerre de 1914-1918, le comité des Coupes de Bretagne fit de nombreux dons et envois au bataillon de fusiliers-marins et à l’œuvre du souvenir de la France à ses marins.

En 1920 Maurice BRIANT de Laubrière relança le Comité et donna sa démission de président.

En 1927 il organisa la première course-croisière « Bénodet – Ile d’Yeu – Bénodet » et cette même année il fut nommé à l’unanimité vice-président du Yacht Club de France aux côtés de son ami le célèbre Jean Charcot, président.

Le 19 juillet 1928, alors qu’il présidait la semaine nautique de Concarneau, Maurice BRIANT de Laubrière mourut presque subitement, atteint d’une attaque cérébrale.
Il repose dans la tombe familiale de Loctudy devant laquelle une belle allocution fut prononcée le jour de ses obsèques par M. Albert Danglaz au nom duYacht Club France.

BRIANT tombe

BRIANT nécrologie

Sources
Archives de la famille Briant de Laubrière
Bulletins du Yacht Club de France
Notes du Dr Gaumé, ancien président du Yacht Club de l’Odet
Plaquette du centenaire du YCO
Textes de M. Nicolas Guichet, historien spécialisé, collaborateur de la revue ‘Le Chasse-Marée »

Remerciements à Gilles Jogerst / Généamar pour ses recherches et la mise à disposition de ses données