Imprimer cette page
dimanche, 12 février 2017 11:32

L'AS GUIGUELE donne l'assaut en Belgique

Comment repousser l'ennemi ? Comment en finir avec cette guerre de tranchées qui emporte tant de soldats, tant d'hommes? Comment en finir avec cette guerre et un ennemi aussi déterminé que soi ?

Le Chemin de Dames, Verdun, la Somme, ces offensives se sont heurtées à un ennemi aussi bien équipé, aux barbelés redoutables pour le fantassin, aux obus dévastateurs, aux mitrailleuses assassines.

L'entrée en guerre des Etats-Unis d'Amérique donne un avantage numérique aux Alliés. Il fallait pour en finir rapidement avec cette guerre, un armement déterminant aux mains de nouveaux régiments d'artilleurs.

Parmi ces soldats de l'Artillerie Spéciale, le soldat Louis Marie GUIGUELE.

 

Louis Marie GUIGUELE [30/9/1881- 14/10/1918] nait à Brech près de Lorient comme nous l'indique son acte de naissance. Il est le fils naturel de Jeanne Perrine GUIGUELE [ca 1848 - 28/8/1896].  Déjà marqué par sa naissance....Il devient orphelin à l'âge de 15 ans au décès de sa mère. L'Armée Française va devenir sa nouvelle famille.

1881 brech GUIGUELE Extrait

Sa fiche de matricule des archives du Morbihan nous indique qu'à l’âge de d’accomplir son service militaire, il réside à Quistinic, près de Plouay.

Il s’engage le 16 mars 1901 pour 5 ans dans la marine. Nommé matelot de 2° classe puis matelot de 1ère classe. Il renouvelle son engagement pour 3 ans en 1906. Il fait preuve de "vaillante conduite" lors d'un typhon à Hong-Kong en septembre 1906. Le 16/06/1909, il passe à la réserve et se marie comme l'indique la mention marginale de son acte de naissance, à Lorient le 28/08/1909 avec Marie Françoise LE DORZ [24/7/1879 - 2/5/1955]. Il réside au 12 rue de Dorval. Il aura un enfant de sa femme, Suzanne qui ne survivra pas [3/1/1914 - 20/1/1914].

GUIGUELE mariage presse

 

Sans doute marqué par ce décès, il s'engage à nouveau dans l'Armée au sein du Régiment d'Artillerie Coloniale ce qui l'amène au Maroc et en Chine.

6 avril 1914 - Rengagé 2 ans, au 1° Rgt d'Artillerie Coloniale de Lorient

126 avril 1915 - Nommé Brigadier

11 juillet 1916 - Nommé Maréchal de Logis (à 101° Batterie du 1° RAC)

13 mars 1917 - Cité à l'ordre de la 2° Division d'Infanterie Coloniale

2 juin 1917 - Cité à l'ordre de la 2° Division d'Infanterie Coloniale

11er octobre 1917- Décoré de la Médaille Militaire

18 février 1918 - Affecté au 81° RALT (Régiment d'Artillerie Lourde à Tracteur) de Satory.

Il rejoint la 80° Batterie du 81° RALT du Camp AS de Cercottes (près d'Orléans)

Depuis Novembre, à la dissolution du Camp AS de Marly-le-Roy, les affectés dans l'Artillerie Spéciale arrivaient directement à Cercottes.

Ces nouvelles unités de l'artillerie disposent de différents modèles de chars d'assaut, le Renault F17, le Schneider et le Saint-Chamond. Ce sera l'arme décisive pour écraser les barbélés, éventrer les lignes adverses et faire reculer l'ennemi.

GUIGUELE char renault ft 17 6

  GUIGUELE char Schnzider

Ce dernier modèle dit "Saint-Chamond", du nom de la ville où ils sont produits, équipe le 501° Régiment d'Artillerie Spéciale, qui sera aussi appelé "artillerie d'assaut'. Il est déployé sur le front belge en septembre 1918.

GUIGUELE char St Chamond 2

 

1er mai 1918 - Affecté au 500° RAS de Cercottes : Cette affectation est le résultat de la création d'un régiment support de l'Artillerie Spéciale, en remplacement du 81° RALT. Le 500° RAS de Cercottes était à la fois le centre d'instruction, le centre administratif et le dépôt de toues les unités de chars.

De février à Juin 1918, Louis Marie GUIGUELE sera formé à la conduite automobile au Camp des Tourelles d'Orléans. C'est la TM 1402, du Service Automobile, qui se chargeait de cette partie de la formation. La partie technique char ( conduite, entretien et emploi des armes, se faisaient au Camp de Cercottes, au sein de la 82° Batterie. C'est au sein de cette Batterie que les Compagnies d'AS touchaient tous leurs matériels (du chars au poignard).

16 juin 1918 - Création de la 335° Compagnie de chars Légers (AS 335) du 12° BCL du 504° RAS.

18 juillet 1918 - Déplacement par train de Cercottes à Bourron de l'AS 335 Le Camp AS de Bourron (au Sud de Fontainebleau) était une étape intermédiaire qui permettait de désenorgorger le Camp de Cercottes des unités déjà prêtes au combat. C'était aussi un centre de réparation qui recevait les chars endommagés au combat.

4 août 1918 - Déplacement par train de Bourron, au Camp AS de Mailly-Poivres (en Zone des Armées), de l'AS 335

26 août 1918 - Déplacement par train du Camp AS de Mailly-Poivres pour Vic-sur-Aisne (débarquement à la Vache Noire)

2 juillet 1918 - Combats dans le secteur Nord-Est de Juvigny en appui de la 1° DI Marocaine et de la 66° DI

12 septembre 1918 - Déplacement par train de Vic-sur-Aisne (gare de la Vache Noire) pour le Camp AS de Mailly-Poivres.

6 octobre 1918 - Déplacement par train du Camp AS de Mailly-Poivres pour Bergues du 12° BCL du 504° RAS

8 octobre 1918 - Débarquement à Bergues (Sud de Dunkerque)

9 octobre 1918 - Cantonnement de l'AS 335 à Armbouts Cappel (Sud de Dunkerque)

12 octobre 1918 - Cantonnement du 12° BCL du 504° RAS à l'Est du bois de Houlthulst (à l'Ouest de Roulers)

14 octobre 1918 - Combats dans le secteur de Geite/Saint Joseph en appui du 226° RI de la 70° DI attaquant vers Lichtervelde.

Dans sa section de 5 chars, commandée par un officier, le Maréchal des Logis Louis Marie GUIGUELE était chef d'un demi section. Il disposait normalement d'un Renault FT canon et avait sous ses ordres un autre Renault FT, équipé d'une mitrailleuse.

 Le char du MdL Guiguelé et du Brigadier Papegay est touché par un coup au but direct et prend feu. L'équipage est tué sur le coup et complétement carbonnisé, ce qui explique l'absence de tombe. Sa croix de guerre est attribuée à titre posthume.   

Cette carte situe les lieux des combats ou périt Guiguelé.

Photo d'une rue de Hooglede où on distingue derrière 3 soldats français un char Saint-Chamond.

 GUIGUELE Hooglede Geite 2b 

GUIGUELE Hooglede

Louis Marie GUIGUELE a fait l'objet de citations et reçu la médaille militaire le 1er/10/1917. croix de guerre Etoile de Bronze. Il décède donc à Geite Sint Josef en Flandres belges, le 14/10/1918. Son acte de décès est retranscrit à l'état civil de Séné.

GUIGUELE acte deces

 

Louis Marie GUIGUELE est né à Brech en 1881, il est domicilié  au tour de 1901 à Quistinic, il se marie à Lorient en 1909.

Comment expliquer la transciption de son décès sur le registre d'état civil de Séné ?

Wiki-sene emet l'hypothèse qu'à la mort de samère, alors âgé de 15 ans, comme d'autres "enfants de l'assistance",  il a été placé dans une ferme à Séné. Cependant aucun des dénombrement de 1886, 1901, 1906 n'a recensé le jeune Louis Marie GUIGUELE. Il est passé à travers les mailles du filet administratif.

Le jugement du Tribunal de Vannes en date du 23/08/1922 consultable aux Archives du Morbihan montre que la décision de justice qui fait foi, ne fut pas facile à prendre. Le maire de Séné est interrogé, on ne se souvient pas du jeune GUIGUELE. Finalement le juge certifie sa domiciliation à Séné.

1922 Ministre adresse

Louis Marie GUIGUELE fait partie des "5 Oubliés" dont le nom n'a pas été gravé au monument aux morts de Séné.

GUIGUELEaumonument

Toutefois le site MemorialGenWeb nous indique la présence de soldats GUIGUELE. Ces quatres noms semblent ne faire qu'un. En effet, il signale un Guiguelé artilleur dans différents bataillons. On sait que ces unités en 1918 ont beaucoup évolués et essaimées pendant les derniers mois de guerre. On retiendra donc que GUIGUELE oublié à Séné est bien honoré à Berry au Bac à la nécropole dédiée au chars de combat.

guiguele berry

 

 GUIGUELE berry   GUIGUELE berry 2