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vendredi, 03 février 2017 14:29

Blessés, évacués et décédés

 

Les fiches "Mémoires des Hommes" indiquent plusieurs mentions dont celle du "Genre de mort". On ne sera pas surpris de compter que la mention "Tué à l'ennemi" et sa variante "Tué" est la plus fréquente et désigne une mort brutale sur le champ de bataille.

On s'étonnera que la mention "Suite de maladie contractée en service" soit la deuxième mention de disparition. Presque un soldat sur 5 est mort de maladie essentiellement des maladies pulmonaires dont la tuberculose. Pluie, boue, condition d'hygiène au front, malnutrition sont à l'origine de ces maladies. Lire l'article correspondant.

Le troisième "genre de mort" rassemble les disparus des "Suite de blessures de guerre" et sa variante "Suite de blessures reçues à l'ennemi".

Quand le corps du soldat n'est pas retrouvé sur le champs de bataille, souvent un jugement du tribunal sanctionne la mort par "Disparu au combat" ou "Disparu en mer".

2 soldats de Séné sont morts dans un "Accident de service". Parfois la fiche donne une mention plus précise telle que "Par éclat d'obus" ou "Suite d'intoxication". Un soldat de Séné est mort des suites d'une mutilation au combat.

La guerre a fait de nombreux blessés dont certains sont revenus et d'autres ont succombé à leur blessures.

Intéressont nous au sort de la vingtaine de soldats de Séné, morts pour la France "Suite de blessures reçues à l'ennemi". Qui sont-ils et que nous indique leur fiche "Mémoire des Hommes".

BENOIT Jean Marie : blessures sur le champ de bataille,

CORFMAT Emile : Ambulance 3/11 35° Corps

GUYOT  Ange : Hôpital Evacuation 13 à Courlandon, Suite blessures de guerre

JOUAN Jean Marie : Hôpital n°42 de Vichy Blessures de guerre

LE BIGOT François : Ambulance 1/86 Cempuis Intoxication

LE FOL Louis : Hôpital mixte Compiègne Blessure de guerre

CALONEC Joseph : Hôpital de Vernon Suite blessures de guerre.

DANET Jean Marie Stanislas : Hôpital de Zuydcoote Blessures de guerre

LE GODEC Joseph : Hôpital de Dunquerke nord Blessures de guerre

MARION Jean Marie : Hôpital de Zuydcoote Blessures de guerre

MOREL Vincent : Furnes - Blessures de guerre reçues à l'ennemi

ALLANO Honoré : Hôpital n°12 Verdun Eclat d'obus

GUHUR Pierre Marie : Ambulance n°12 Vitry le François Suite blessures de guerre

LE DIGABEL Jean Marie : Ambulance 13/8 Chassemy Suite blessures de guerre

LE FRANC Aubin : Suite de blessures de guerre

LE PLAT Lucien Marie : Ambulance 9 X° Corps d'Arméee Vendeuil Claply Suite de blessures de guerre

MORIO Patern Marie : Suite de blessures de guerre.

ROPERT Jean Marie : Suite de blessures de guerre

TATIBOET Victor Louis Marie : Ambulance 6/15 Glorieuse Marne Blessures de guerre.

 

Ambulance 3/11 ? Hôpital d'évacuation ? Hôpital mixte ?

Quelle était l'organisation de la chaine de soins de la ligne de front jusqu'aux hôpitaux ?

Le schéma ci-après illustre l'organisation des secours pendant la guerre et les photos suivantes montrent "à quoi ressemblait" les "postes de secours", les "autochir", les ambulances.

Enfin, cet article est l'occasion de présenter trois récits de soldats de Séné, qui n'ont pas été cités dans un autre article, et sont morts des suites de leurs blessures.

 BLESSE secours schema

Poste de secours rudimentaire au plus près de la ligne de front :

 

 BLESSE poste de secours  BLESSE poste secours

 

Ambulance automobile :

 

BLESSE Groupe complémentaire de chirurgie  BLESSE ambulance

 

Transport de blessés et hôpital : en arrière du front de nombreuses infimrmières ont participé à l'effort de guerre en occupant des postes d'infirmière dans le sdifférents hôpitaux.

 

BLESSE Camion de transport de blessés    BLESSE hopital infirmière

 

LE DIGABEL Jean Marie : 13/04/1882 - 19/09/1917

 

L'acte de naissance de Jean Marie LE DIGABEL nous indique que ses parents étaient cultivateurs à Falguérec à Séné ce 13 avril 1882. 

LE DIGABEL Extrait

La famille ne reste pas longtemps sur Séné car à l'âge d'accomplir sa conscription, LE DIGABEL déclare une adresse au "Petit Beaupré" à Vannes, sans notifier de profession.

LE DIGABEL Beaupré

L'administration militaire fait bien les choses. La fiche de matricule de LE DIGABEL nous retrace les différentes adresses du soldat. Il exerce la "profession" de domestique chez différentes familles dans le département de Seine et Oise, aujourd'hui Yvelines.  

 LE DIGABEL Localites

Natif de Séné, la guerre lui rapelle ses origines. Il incorpore à la mobilisation le 116° Régiment d'Infanterie de Vannes. Il passe ensuite à une Compagnie du Génie à Montpellier puis revient au 116°RI. Il est blessé à plusieurs reprises, le 19 septembre 1916. Il revient d'évacuation avant d'être à nouveau blessé courant septembre 1917.

LE DIGABEL Guerre

Sa fiche "Mémoire des Hommes" nous indique qu'il est évacué par l'ambulance 13/8 en fonction à Chassemy dans l'Aisne. Cette information est corroborée par le site internet qui répertorie les hopitaux et ambulances : http://hopitauxmilitairesguerre1418.overblog.com/

CHASSEMY (Aisne)amb. 13/8 (23/07/17-19/09/17) : 3548 ; amb. 214 (02/08/17-20/02/18) : 5628 ; amb. 5/21 (09-10/09/17) : 3503 ; amb. 12/20 (22/09/17-08/10/17) : 1591 ; amb. 11/17 (10/10/17-21/11/17) : 3542 ; amb. 3/11 (24/03/18-17/06/18) : 3874.

Il y a bien à Chassemy l'ambulance n°13/8 en poste avant son décès le 19/09/1917.

Que nous livre l'hgistorique du 116°RI ?

"Embarqué à Moreuil le 25 août, le régiment débarque à Trappes, et va cantonner à Lévy-Saint-Nom, Saint-Lambert-la-Brosse, Mesnil-Saint-Denis. La 22e D. I. est à la disposition du gouvernement militaire de Paris. Le 116e emploie son temps à l’instruction et reçoit, le 31 août, un renfort de 521 hommes. Le 12 septembre, le régiment embarque à Trappes et, après avoir débarqué à Verzy, occupe les cantonnements de Villemontoire, Charentigny et Parcy-Tigny, au sud de Soissons. A la suite d’une étape sur Chassemy, le 116e relève, le 16 septembre, dans le secteur du Panthéon, le 4e régiment de zouaves. Le secteur est agité, l’activité des 2 artilleries est très grande.

Le 2 et 3 octobre, le régiment est relevé par le 19e R. I. Pendant la période qui suit, les bataillons exécutent des déplacements fréquents. Des unités font des travaux à proximité des lignes et ce n’est que le 27 octobre que le régiment se retrouve rassemblé à Villemontoire et Buzancy. Les pertes pour la période se montent à 1 officier tué, 3 officiers blessés, 35 hommes tués, 99 blessés. De plus, un bombardement par gaz vésicants, le 20 octobre, fait évacuer 4 officiers et 216 hommes.

Le 1er novembre 1917, le régiment est désigné, par le tirage au sort, pour quitter la 22e D. I."

On peut émettre l'hypothèse que Jean Marie LE DIGABEL a été blessé après le 16 septembre pendant les échanges de tirs d'artillerie. Il est évacué du champs de bataille et parvient à l'ambulance qui bien que située proche du lieu de sa blessure ne le sauve pas de la mort. Il décède à l'âge de 32 ans vraisemblablement célibataire.

Le site MémorialGenWeb nous apprend que son corps repose à la nécropole nationale de Vauxbuin dans l'Aisne, tombe n°B-1083. Son nom est gravé au monument aux morts de Vannes, ville où ilétait doimicilié en dernier lieu.

LE DIGABEL Vauxbuin necropole   

 

LE PLAT Lucien Marie : 17/08/1893 - 2/06/1918

 

L'acte de naissance de Lucien Marie LE PLAT nous indique que ses parents étaient "débitants" à Saint Léonard commune de Séné. L'indication du lieu-dit Saint Léonard laisse présager que la famille Le Plat logeaient dans l'auberge toujours visible en face la chapelle Saint-Léonard mais côté Séné...

LE PLAT Extrait

Au dénombrement de 1911, les Le Plat sont toujours sinagots et cabaretiers et la famille compte six enfants. Lucien âgé de 18 ans est charron chez Tréondat.

 LE PLAT famille

La fiche de matricule de LE PLAT Lucien nous confirme qu'il exerce le métier de charron, qu'il vit à Vannes mais que ses parents sont toujours à Séné. Il y avait en fait à l'époque une charron au Poulfanc à Séné du nom de Tréondat, comme en témoigne cette coupure de presse de 1905 qui relate une grève des ouvriers charrons de Vannes.

LE PLAT 1905 05 greve

Cette même fiche de matricule nous apprend que Lucien Le Plat, charron à Séné, s'engage en 1913 pour 3 ans dans l'armée au sein du 10°Régiment d'Artillerie. Il est donc déjà soldat quand éclate la guerre. Il passe au 207°Régiment d'Artillerie en avril 1917. Il dévient maréchal des Logis.

Sa fiche "Mémoire des Hommes" nous indique qui'l décède le 2/06/1918 à Vendeuil Caply, département de l'Oise dans l'Ambulance 9 du 10° Corps d’Armée.

L'historique du 207° RA nous donne une information succinte sur la présence du régiment au fort de Vendeuil en 1918....

Le Plat Lucien a fait l'objet d'une citation à l'ordre de la division - Ordre n°201 du 6 juin 1918 : "Excellent sous officier chef de piève de la batterie de tir depuis le début de la campagne. Grièvement blessé en assurant le service de sa pièce sous le feu de l'ennemi et malgré un très violent bombardement."

Le nom de Lucien LE PLAT est inscrit au monument au morts de Noyalo car il s'était marié, en plein guerre,  le 26 février 1918 dans cette commune avec Marie Rosalie LE BRECH.

LE PLAT Lucien Noyalo

 

TATIBOET Victor Louis Marie : 25/01/1896 - 16/08/1917

L'acte de naissance de Victor Louis Marie TATIBOET nous apprend que ses parents sont cultivateurs à Séné aux Quatre-vents.

 TATIBOET Victor Extrait

 On en retrouve pas de trace des "Tatiboet" aux dénombrements de 1906 ou 1911. La fiche de matricule de Victor TATIBOET nous indique il vit à Vannes, sans doute chez ces parents, ute de Séné et qu'il exerce la profession de peintre.

TATIBOET identité

La fiche "Mmoire des Hommes" nous indique qu'il est au sein du 2° Régiment d'Infanterie lorqu'il est blessé sans doute près de Glorieux dans la Meuse, pas loin de Verdun autour du 15 août 1917. Il est soginé par l'ambulance 6/15.Il décède le 16 août 1917.

L'historique du 2°RI nous livre quelques informations pour situer la période. En 1917, le 2° régiment d’Infanterie occupe différentes positions : le Mont Blond, puis Cornillet (Marne) en avril-mai et ensuite près de Verdun, la cote 344 et Samogneux de juillet à Octobre 1917. 

TATIBOET Samogneux cote344

 

Le site internet http://hopitauxmilitairesguerre1418.overblog.com/ indique toutes les ambulances qui ont occupé la position de Glorieux. L'ambulance 6/15 est bien à Glorieux près de Verdun et à 15 km de Samogneux entre le 15 et le 31 Août 1917.

Glorieux (Verdun, Meuse)–amb. 13/15 (23-28/06/15) : 790 ; amb. 16/18 (26/02/16-27/09/16) : 4443 ; amb. 1/20 (29/02/16-09/03/16) : 4218 ; amb. 9/12 (10/04/16-21/07/16) : 3033 ; amb. 7/12 (16/04/16-24/06/16) : 3523-3524 ; GBD 30 (23/06/16-07/09/16) : 494, 5105 ; GBD 33 (18/08/16-20/10/16) : ? ; GBC 31 (23-23/08/16) : 3804 ; GBD 123 (25/11/16-15/01/17) : 909 ; GBD 21 (16/01/17-15/02/17) : 2861 ; GBD 55 (20-20/02/17) : 2132 ; amb. 3/55 (06-06/04/17) : 3247 ; amb. 6/15 (15-31/08/17) : 3516-3517 ; amb. 12/10 (01-16/09/17) : 2419-2420 ; amb. 6/77 (17/09/17-23/10/17) : 3029 ; GBD 128 (25/10/17-21/05/18) : 5325 ; amb. 7/17 (01/04/18-01/12/18) : 3031 ; CH américain(02/11/18-23/02/19) : 4234

 

Victor TATIBOET y décède à l'âge de 21 ans. Son corps sera transféré la nécropole Glorieux de Verdun tombe n°1211. 

 TATIBOET Necropole Glorieux  Tatiboet tombe2